Salut,
je me posais la question sur l'influence des silures dans
les fleuves et les rivières, par rapport à l'écosystème et les espèces
présentes avant son introduction.En cherchant, je suis tombé sur le site
du CNRS avec une étude récente sur la question.
22 septembre 2011
Regroupements massifs de silures dans le Rhône
De
grands rassemblements de silures glanes (Silurus glanis), le plus gros
poisson d’eau douce d’Europe, ont été observés dans les eaux du Rhône
sans qu’il soit possible d’en expliquer la cause. Ces regroupements, qui
représentent les plus fortes biomasses de poissons d’eau douce jamais
observées au monde, pourraient avoir un impact écologique important sur
l’écosystème local. C’est ce que vient de démontrer une équipe de
chercheurs toulousains du laboratoire d’Ecologie Fonctionnelle et
Environnement et du laboratoire Evolution et Diversité dont les travaux
paraissent dans la revue Plos One.
La formation
de grands regroupements d’animaux (mammifères, insectes, poissons …) a
toujours fasciné les hommes et constitue un objet privilégié d’étude
pour les chercheurs. Les densités de population très élevées que ces
regroupements génèrent sur des espaces géographiques réduits peuvent en
effet avoir des répercussions importantes sur l’écosystème. Jusqu’à
présent, aucune étude documentée n’avait été réalisée sur les
regroupements de silures glanes, un très gros poisson d’eau douce
introduit dans le sud de la France dans les années 1970 et qui a depuis
colonisé la plupart des rivières françaises. C’est à présent chose
faite.
Plusieurs campagnes d’observations ont été
réalisées en plongée entre mai 2009et août 2011 dans le Rhône en aval de
Lyon. Ces observations ont démontré la présence systématique
d’importants regroupements de silures dans le même secteur de rivière.
Ces rassemblements sont constitués d’au moins 15 à 45 adultes mesurant
de 120 à 210 cm de long. Le nombre d’individus impliqués dans ces
regroupements peut paraître modeste. Mais chaque silure pesant entre 12
et 65 kg, les biomasses totales ainsi formées peuvent atteindre plus
d’une tonne et représentent ainsi les plus fortes biomasses de poissons
observées en eau douce.
Habituellement, les poissons se
regroupent en banc pour des raisons spécifiques : se défendre des
prédateurs, attaquer leur proie, assurer leur reproduction ou favoriser
l’apprentissage des plus jeunes. Or aucun de ces comportements
caractéristiques n’a été observé chez les silures, laissant planer le
doute sur les raisons de tels rassemblements.
Pour
étudier l’influence potentielle de ces rassemblements sur le milieu
aquatique, les chercheurs ont utilisé un modèle numérique permettant
d’estimer le taux d’excrétion de nutriments produits par ces silures.
Ils estiment que les taux d’excrétion de phosphore et d’azote sont
respectivement de 83 à 286 et de 17 à 56 fois plus importants que les
plus forts taux d’excrétion produits par des poissons décrits jusque là
dans la littérature. Ces estimations laissent penser que ces
rassemblements représentent le plus fort hotspot biogéochimique jamais
rapporté en eau douce et qu’ils pourraient modifier la productivité
primaire et le cycle des nutriments. A titre d’exemple, de telles
modifications peuvent conduire, en milieu marin, à une augmentation du
taux de croissance des coraux. Les regroupements massifs de ces
poissons, introduits en France il y a une quarantaine d'années, sont
donc susceptibles d'avoir un impact écologique inattendu sur certaines
zones fluviales.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Observations in situ de rassemblements de silures
Observations in situ de rassemblements de silures.
© Rémi Masson
Référence
Colossal
aggregations of giant alien freshwater fish as a potential
biogeochemical hotspot, Plos One, Stéphanie Boulêtreau, Julien
Cucherousset, Sébastien Villéger, Rémi Masson, Frédéric Santoul.
Contact chercheur
Frédéric
Santoul, Laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement (EcoLab)
(UMR 5245, UPS / INPT / CNRS), Université Paul Sabatier Toulouse 3,
Bâtiment 4R1, 118 route de Narbonne, 31062 Toulouse Cedex 9
Tél. : 05 61 55 65 75, Email : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Contact communication
Nathalie Boudet, service communication de la Délégation du CNRS Midi-Pyrénées,
Tel. : 05 61 33 61 34, Email : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
je me posais la question sur l'influence des silures dans
les fleuves et les rivières, par rapport à l'écosystème et les espèces
présentes avant son introduction.En cherchant, je suis tombé sur le site
du CNRS avec une étude récente sur la question.
22 septembre 2011
Regroupements massifs de silures dans le Rhône
De
grands rassemblements de silures glanes (Silurus glanis), le plus gros
poisson d’eau douce d’Europe, ont été observés dans les eaux du Rhône
sans qu’il soit possible d’en expliquer la cause. Ces regroupements, qui
représentent les plus fortes biomasses de poissons d’eau douce jamais
observées au monde, pourraient avoir un impact écologique important sur
l’écosystème local. C’est ce que vient de démontrer une équipe de
chercheurs toulousains du laboratoire d’Ecologie Fonctionnelle et
Environnement et du laboratoire Evolution et Diversité dont les travaux
paraissent dans la revue Plos One.
La formation
de grands regroupements d’animaux (mammifères, insectes, poissons …) a
toujours fasciné les hommes et constitue un objet privilégié d’étude
pour les chercheurs. Les densités de population très élevées que ces
regroupements génèrent sur des espaces géographiques réduits peuvent en
effet avoir des répercussions importantes sur l’écosystème. Jusqu’à
présent, aucune étude documentée n’avait été réalisée sur les
regroupements de silures glanes, un très gros poisson d’eau douce
introduit dans le sud de la France dans les années 1970 et qui a depuis
colonisé la plupart des rivières françaises. C’est à présent chose
faite.
Plusieurs campagnes d’observations ont été
réalisées en plongée entre mai 2009et août 2011 dans le Rhône en aval de
Lyon. Ces observations ont démontré la présence systématique
d’importants regroupements de silures dans le même secteur de rivière.
Ces rassemblements sont constitués d’au moins 15 à 45 adultes mesurant
de 120 à 210 cm de long. Le nombre d’individus impliqués dans ces
regroupements peut paraître modeste. Mais chaque silure pesant entre 12
et 65 kg, les biomasses totales ainsi formées peuvent atteindre plus
d’une tonne et représentent ainsi les plus fortes biomasses de poissons
observées en eau douce.
Habituellement, les poissons se
regroupent en banc pour des raisons spécifiques : se défendre des
prédateurs, attaquer leur proie, assurer leur reproduction ou favoriser
l’apprentissage des plus jeunes. Or aucun de ces comportements
caractéristiques n’a été observé chez les silures, laissant planer le
doute sur les raisons de tels rassemblements.
Pour
étudier l’influence potentielle de ces rassemblements sur le milieu
aquatique, les chercheurs ont utilisé un modèle numérique permettant
d’estimer le taux d’excrétion de nutriments produits par ces silures.
Ils estiment que les taux d’excrétion de phosphore et d’azote sont
respectivement de 83 à 286 et de 17 à 56 fois plus importants que les
plus forts taux d’excrétion produits par des poissons décrits jusque là
dans la littérature. Ces estimations laissent penser que ces
rassemblements représentent le plus fort hotspot biogéochimique jamais
rapporté en eau douce et qu’ils pourraient modifier la productivité
primaire et le cycle des nutriments. A titre d’exemple, de telles
modifications peuvent conduire, en milieu marin, à une augmentation du
taux de croissance des coraux. Les regroupements massifs de ces
poissons, introduits en France il y a une quarantaine d'années, sont
donc susceptibles d'avoir un impact écologique inattendu sur certaines
zones fluviales.
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Observations in situ de rassemblements de silures
Observations in situ de rassemblements de silures.
© Rémi Masson
Référence
Colossal
aggregations of giant alien freshwater fish as a potential
biogeochemical hotspot, Plos One, Stéphanie Boulêtreau, Julien
Cucherousset, Sébastien Villéger, Rémi Masson, Frédéric Santoul.
Contact chercheur
Frédéric
Santoul, Laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement (EcoLab)
(UMR 5245, UPS / INPT / CNRS), Université Paul Sabatier Toulouse 3,
Bâtiment 4R1, 118 route de Narbonne, 31062 Toulouse Cedex 9
Tél. : 05 61 55 65 75, Email : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Contact communication
Nathalie Boudet, service communication de la Délégation du CNRS Midi-Pyrénées,
Tel. : 05 61 33 61 34, Email : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]